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vendredi 2 mai 2008

L'avis du visiteur de l'hôtel Eden Star (Zarzis en Tunisie)

L'avis du visiteur de l'hôtel Eden Star (Zarzis en Tunisie)


Bon, me voilà de retour de Zarzis, Tunisie, après une semaine de vacances. Zarzis est une petite ville, en bord de mer, juste en dessous de l'île de Djerba, où j'ai d'ailleurs atterri, dans le Sud tunisien.

Un petit pas pour l'humanité, mais mon premier sur le continent africain... Bon, d'accord, c'était pas très loin, la Tunisie, mais quand même... J'étais accompagné de ma mère et de ma petite soeur (vacances en famille, eh oui) et logé à l'hôtel Eden Star, un 4 étoiles avec formule Club - entendez par là des animations tous les soirs, un mini club pour les enfants (très pratique pour déposer la petite soeur en début de journée :) et des activités sportives. Je ne vais pas m'étendre sur ce sujet. Pas de photo, mais si vous êtes déjà allé dans un hôtel de ce genre, dites-vous bien que c'était pareil. Volley sur la plage, tir à l'arc, ping-pong, repos, lecture, ... Je me suis bien amusé et bien reposé. Et je me suis bloqué le dos le dernier jour.

Une des particularités de ces hôtels, c'est que vous vous retrouvez complètement coupés du pays dans lequel vous êtes. Les animateurs et le personnel est certes majoritairement de la région, mais vous y vivez comme chez vous. Un des domaines où cela est le plus visible reste la cuisine, complètement occidentalisée, malgré un soirée "tunisienne" avec couscous et briks. Même les plats censés être "locaux" sont occidentalisés, et leur couscous est terne et sans goût. Et le thé à la menthe, servi en costume traditionnel dans un décor oriental, n'a absolument rien à voir avec ce que vous buvez sur une terrasse de Zarzis (ce qui ne veut pas dire qu'il était mauvais, bien au contraire. Mais le thé à la menthe servi à Zarzis est beaucoup plus corsé, infusé au moins deux jours, minimum, et ne contient pas que de la menthe, mais aussi du thé vert, voire noir). L'autre grosse différence entre l'intérieur et l'extérieur très frappante concerne les prix. Si à l'intérieur de l'hôtel, les prix sont à peu de choses près des prix européens, à l'extérieur, en dehors des échoppes à touristes dans les souks, les prix sont extrêmement bas. Après m'être renseigné, le salaire des employés de l'hôtel tournait aux alentours de 300 dinars, ce qui équivaut à 300 francs suisses au cours actuel (et le SMIG tunisien est d'environ 160 dinars par mois, mais je ne suis sûr d'aucun des chiffres que j'avance...). Le décalage est absolument énorme, et si vous sortez du circuit touristique, vous pouvez vivre sur place pour quasiment rien (en admettant que ce ne soit pas écrit touriste sur votre front, pas comme moi, avec mes cheveux blonds, mes yeux bleus, et mes coups de soleil... dans ce cas, si vous sortez du circuit touristique... vous payez la même chose :) L'essence a fortement augmenté en Tunisie ces derniers temps (à 1 dinar le litre, ce qui est énorme pour eux), et il y a donc de plus en plus de stations services improvisées au bord de la route, avec un entonnoir et un bidon d'essence en provenance de Libye - la frontière est à quelque 200 km. C'est donc censé être moins cher. Mais pas si vous êtes un touriste... J'ai essayé, c'était le même pris qu'en station.

Il n'y avait donc pas grand chose de l'extérieur qui filtrait à travers les murs de l'hôtel. La nourriture était occidentale, les prix étaient européens, le couscous était standardisé... La seule chose qui ait pu toucher les touristes qui ne sont pas sorti de leur hôtel, et il y en avait, a été le ramadan. Nous nous sommes en effet retrouvé en début de ramadan. A priori, cela ne change rien : les repas de l'hôtel sont toujours servis, et même en demi-pension, nous mangions tout de même dans l'après-midi.

Le ramadan dans la région de Zarzis débute à 5h du matin, et se termine à 17h55. A Zarzis, les cafés et magasins ouvrent à ce moment-là (mais les terrasses sont déjà pleines de monde depuis 17h30, dans l'attente de l'ouverture...) et le restent jusque vers 3h du matin. La journée, les gens travaillent, mais au ralenti, ou alors pas du tout, comme un type, dans son magasin, qui m'expliquait qu'il dormait jusqu'à midi, et qu'ensuite il faisait trop chaud. Mais au pays du tourisme, c'est différent. Alors oui, le staff fait le ramadan, se lève avant 5h du matin pour manger, et se fait amener des petits plats à 18h. Sauf qu'eux, entre deux, font du volley à 10h30, du tir à l'arc à 11h30, du water polo à 14h, etc... Sans compter que le soir, il y a un spectacle. J'ai vraiment cru qu'une des animatrices, qui donnait entre autre les cours d'arabe, allait tomber de sa chaise. Ah, et j'ai oublié de préciser une chose, pour les gens qui ne sont pas très au clair sur le ramadan : on a pas le droit de boire non plus de 5h à 17h55, ni de fumer. Ils n'ont pas le droit d'avoir de relations sexuelles pendant toute la durée du ramadan non plus, à savoir 30 jours. Mais concernant ce point et après en avoir discuté avec quelques animateurs, il semble que ce ne soit pas de loin le plus respecté. C'est aussi celui où le contrôle par la société est le plus difficile... Mais pour en revenir à la nourriture et la boisson, il semble que ce soit très respecté. En principe, quelqu'un qui a des problèmes de santé n'est pas astreint à faire le ramadan. Mais là, tout est relatif. Cette animatrice qui était clairement malade, dont le médecin avait ordonné de rompre le ramadan, hésitait... Elle expliquait ne pas vouloir faire envie à ces collègues... J'avoue ne pas très bien comprendre en quoi cela nous approche de Dieu, sauf peut-être si on y passe... Dans un pays où il fait aussi chaud, ne pas boire toute la journée impose de ne pas travailler.

Enfin, voilà, de mon côté, malgré la salive qui coulait hors de la bouche du cuisinier lorsqu'il nous servait, j'ai mangé. Et les animateurs titubaient.

Je crois que la phrase que j'ai le plus entendu sur le terrain de volley cette semaine a été "c'est Ramadan", à chaque point perdu...




Le Musée du patrimoine se trouve sur le point culminant de Djerba, dont je ne me souvient plus le nom, ni la hauteur. Mais en gros, c'est plat Djerba.Bon, pour le reste (parce que oui, je suis sorti de l'hôtel), j'ai visité le Musée du patrimoine, sur Djerba, un musée un tantinet kitsch, avec des scènes de vie tunisiennes, une fabrique de tapis où l'on m'a déroulé l'ensemble de la collection pour m'expliquer ô combien ils étaient beaux (et où l'on m'a offert un thé), un potier, avec une petite démo pour touriste, un souk, à Houmt Souk et la synagogue de la Ghriba.


Cette synagogue est la plus ancienne d'Afrique et date de la 1e diaspora, 5 siècle avant notre ère.


Et là, c'est un piège : vous croyez que c'est la synagogue, parce que je viens d'en parler, et hop, non, c'est l'ex-mosquée qui abrite le Musée du patrimoine.

Bon, je vais continuer mon récit en texte pur, puisque je découvre à l'instant que cet idiot de blog n'accepte que 3 images par article...

Je disais donc... Ah oui, sortir de l'hôtel. Pour ce faire, nous avons loué une voiture.

Premier arrêt au milieu d'un lac salé, magnifique paysage. Je mettrai des liens sur les photos dès que possible.

Ensuite, pareil, splendide, dans des dunes de sable rouge. La route passait au milieu du lac salé et au milieu des dunes, donc aucun problème pour les atteindre, les routes sont d'excellente qualité (pour l'instant).

Les paysages varient entre des villages en bord de mer, avec une végétation encore clémente, quelques buissons (imaginez la Cisjordanie, ou Ibiza, pour ceux qui visualisent les paysages d'une de ces deux régions), des champs d'oliviers à perte de vue et le désert qui s'approche.

Le pays est rempli d'oliviers. On nous a raconté qu'en novembre, quand la récolte commence, tout le monde s'y met, et que parfois, l'armée est réquisitionnée. C'est absolument gigantesque. Et jusque là, plat. Sur la route, un panneau triangulaire annonce un danger : dromadaire. (Je n'ai malheureusement pas pu le prendre en photo celui-là...

Dans les villages traversés, sortie de classe. Se balader en Tunisie donne l'impression que ce pays est peuplé d'enfants. Pas une personne âgée, pas un adule, que des enfants qui marche le long de la route en plein soleil, ou qui attende, à 50, à l'ombre. On a croisé un enfant seul, au milieu de nul part. Il lève le pouce, on le prend en stop, on le dépose. Toujours au milieu de nul part.

Deux possibilités : soit la population est très jeune, soit les adultes, pour cause de ramadan, évitent de sortir. Probablement les deux. Prochaine étape, Tataouine et le marché aux épices. On retrouve la foule. Ça grouille partout. Et on voit un ou deux vieux messieurs, élégant, dans leurs grands habits amples et portant la chéchia. Une tête de dromadaire, coupée et posée sur le comptoir, vous surprend dans un virage (me surprend et terrifie ma petite soeur, pour être précis...). Ça crie, ça hèle, c'est plein à craquer, les sacs débordent de fruits, de graines, de légumes, ... et pourtant on ne se fait jamais bousculer, rien ne tombe, rien ne bouge. Et le dromadaire reste stoïque.

On quitte Tataouine et se dirige vers les montagnes. Les paysages changent, on se rapproche du désert. On quitte pour la 1e fois la route goudronnée pour se retrouver sur un chemin de pierre. On s'approche de Chenini, on traverse Guermessa et Ghourmassen. Au milieu de rien, un panneau annonce "Tripoli, 270km".

A Guermessa, suite à une très probable erreur de co-pilotage de ma part, on tente l'ascension d'une petite route de montagne, pour atteindre un village troglodyte. Il se trouve que la village troglodyte se trouve dans le village d'à côté, en tout cas sa version touristique. Ici, pas de touriste, mais pas de route correct non plus. Et comme notre Clio de location ne vaut pas une bonne grosse jeep, on se retrouve coincé au milieu de la route. Qu'à cela ne tienne, à 14h, en plein soleil, on continue à pieds. Pas longtemps, je vous assure, mais juste assez pour voir de belles ruines, et de magnifiques paysages.

En passant à côté de Chenini, on a raté la version touristique du village troglodyte (d'après ce que l'on m'a dit...), mais on a surtout manqué le seul restaurant ouvert à midi pendant le ramadan dans cette région !! Un peu après Ghourmassen, on nous avait dit qu'il y avait un décor du tournage de la Menace fantôme, l'épisode 1 de Star Wars, dans un bled appelé Hadada. On traverse le village. Rien. Après notre échec pour trouver un endroit où se restaurer, on se dit que c'est encore une erreur de notre part. On achète 2 paquets de TUC (c'est la seul chose à manger que l'on trouvera de la journée... avec quelques biscuits et de l'eau...) et on repart. Quelques kilomètres plus loin, un panneau nous annonce "Décor Star Wars, Hadada", et on revient en arrière. Le village était minuscule, mais on avait réussi à passer à côté.

Ensuite, Medenine, une petite ville de 5000 habitants. Puis Zarzis, vers les 18h. Les terrasses sont ouvertes, pleines de gens qui jouent au rami en fumant leur narguilé. On commande un thé à la menthe. Le serveur nous asperge les mains d'un truc qui sent le jasmin. (Si quelqu'un en sait plus là-dessus...) Il commence à faire sombre, il fait chaud, c'est agréable...

C'était beau la Tunisie.